L'Union Africaine a la conviction que le
Planning Familial en Afrique est un indicateur clé de l'état de santé global du
continent et demeure essentiel au développement du capital humain indispensable
pour une croissance et un développement socio-économique équitables et
durables.
D’après les
chiffres, 90% des 1,8 milliard[1] de jeunes
âgés de 10 à 24 ans vivent dans des pays en développement et, chaque année, les
naissances chez les filles adolescentes âgées de 15 à 19 ans représenteraient
16% de toutes les naissances en Afrique sub-saharienne. Ces chiffres sont une
préoccupation majeure étant donné que les grossesses chez les adolescentes ont
un impact négatif sur le développement des jeunes mères, avec des implications
majeures telles que le décrochage scolaire, le développement personnel limité
et une plus grande vulnérabilité aux relations sexuelles abusives. Les enfants de mères adolescentes sont
généralement enfermés dans le cercle vicieux de la pauvreté et ses
inconvénients. Le taux élevé de grossesse chez les adolescentes et de grossesses non-désirées en Afrique sub-saharienne
peut-être attribué à une faible prévalence d’utilisation des contraceptifs chez
les jeunes, le manque de connaissances sur la contraception, les problèmes de
santé, les coûts élevés, les services limitées, et les obstacles culturels ou
personnels à l’utilisation de la contraception (Bulato, 1998; Swartz, 2003; Cooper et al, 2004)
L'Afrique est l’un des continents les plus
jeunes dans le monde et à l'exception de l'Afrique du Nord, le nombre de jeunes
et d’adolescents pourrait atteindre le chiffre de 436 millions en 2025.
Actuellement, la population de jeunes âgée de 15 à 24 ans est estimée à 209 millions – le plus grand nombre
de jeunes jamais entrés en âge de produire et de se reproduire sur le
continent. Les Etats du continent ont ainsi l'opportunité de faire de ces
jeunes des adultes sains et économiquement productifs capables de contribuer à
la renaissance de l'Afrique à travers la démocratisation, le développement
humain, le bien-être et l'équité, la participation au développement économique et
à l'intégration globale.
Pour ce faire, l’UA et ses partenaires ont la
responsabilité et le défi de leur assurer une bonne santé, dont une composante
essentielle se rapporte à leur santé et droits en matière de sexualité et de
reproduction (SDSR). La SDSR offre des connaissances aux adolescents qui leur
permettront d’éviter des comportements sexuels à risque.
Dans le cadre de la SDSR, l’Afrique a
développé ou reconnu un certain nombre de traités et d’accords notamment Le Plan d’Action de Maputo pour la Mise
en Œuvre du Cadre d'Orientation Continental pour les droits et la santé en
matière de sexualité et de reproduction et la nouvelle Position Commune
Africaine sur la Conférence Internationale sur la Population et le
Développement. En ce qui concerne les jeunes, la Charte Africaine de la Jeunesse représente le plan directeur à
suivre pour le développement et l'intégration des jeunes.
Dans le cadre de ces engagements continentaux,
le Planning Familial est un pilier essentiel de la SDSR, de l’état de santé général et du
développement des jeunes. Il fournit des mécanismes d'aide à la réduction des risques pour la santé,
l’amélioration des opportunités d'éducation et
l’offre d’une vie et d’une citoyenneté productives pour les jeunes.
Bien que ces engagements placent l'Afrique au
centre du mouvement mondial pour appuyer le développement des jeunes, ils ne
sont pas toujours traduits en politiques ou en lois à travers
le continent. Et lorsqu’ils sont traduits en législation nationale, ils ne sont
pas toujours financés, mis en œuvre, ou encore des comptes rendus présentés de
façon adéquate. Ces engagements doivent également être accompagnés de plans qui
constituent la base de la mobilisation des ressources et du renforcement des
capacités afin de promouvoir la mise en œuvre des politiques. Lorsque les décideurs politiques et les responsables
de la mise en œuvre sont bien informés et maitrisent leurs sujets, ils sont plus susceptibles de
les mener à bien. (E. Green 2012)
Bien que des efforts et des progrès significatifs
aient été accomplis par les États Membres, il est évident qu’ils demeurent
encore en deçà de l’objectif visé pour
que l'Afrique atteigne les cibles 4 et 5 des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD).
Le désir de grossesses tardives est de plus en
plus fréquent chez les jeunes africaines. Par conséquent, il existe un besoin
croissant et évolutif du planning familial chez les jeunes. (Ndola Prata et
Karen Weider 2012). Cependant, au cours des dernières décennies, les
gouvernements et les programmes de planning familial n'ont pas accordé aux
besoins des jeunes, le soutien nécessaire bien que ces derniers représentent un
segment important de la population du continent. Il existe un risque important
si les pays ne répondent pas aux besoins de leur population extrêmement jeune
par le biais d’investissements tels que le renforcement du planning
familial ; les jeunes ne pourront pas atteindre leur plein potentiel de
croissance économique et par conséquent l’opportunité que représente le dividende
démographique.
Données continentales sur les indicateurs clés
tels que :
- Le taux de fécondité des adolescents
- L'accès à la contraception moderne
- Les services intégrés
- Les avortements à risque
Au vu de tout ce qui précède, la Division de
la Jeunesse de la Commission de l’Union Africaine a organisé à la veille de la 3ème Conférence
Internationale pour le Planning Familial, une pré-conférence des jeunes du continent du 10 au 11 Novembre
à Addis-Abeba Ethiopie. La pré-conférence a offert l’opportunité aux jeunes
participants d'interagir avec des décideurs de haut rang, des spécialistes du
Planning Familial (PF) et d'autres intervenants concernés par les défis du PF
rencontrés par les jeunes; afin d’élaborer des solutions innovantes et forger
une volonté collective afin que le PF et les autres besoins des jeunes en
rapport avec la SDSR figurent en bonne
place dans l'Agenda de Développement Post-2015.
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